Clinique, théorie et cure de la mélancolie et des dépressions

Avec Claude Nachin, Élisabeth Bayart-Darchis, Frédéric Tordo

L’histoire de la mélancolie remonte à l’Antiquité. Elle reste un thème important de la psychiatrie jusqu’à nos jours. Elle apparaît dans la psychanalyse avec les travaux de K. Abraham, puis dans le célèbre article de Freud «Deuil et mélancolie» (1915-17). L’un d’entre nous a présenté, en 1985, un rapport «Du deuil à la mélancolie» aux Journées nationales de l’Association française de Psychiatrie balisant le chemin de Freud à Nicolas Abraham et Maria Torok en passant par de nombreux auteurs, en particulier Mélanie Klein et John Bowlby. Dans la recherche d’Évelyne Kestemberg, la mélancolie délirante s’inscrit comme noyau basal de la psychose du fait de l’échec de l’organisation d’un autoérotisme sain tandis que d’autres formes de manie et de mélancolie résulteraient d’accidents plus tardifs touchant les relations objectales établies. L’état des conceptions psychanalytiques jusqu’aux années 1970 mettant, à partir de Freud, l’accent sur l’agressivité du mélancolique s’était accompagné de tant de suicides que la plupart des analystes ont abandonné prudemment ces patients à l’électrochoc, puis aux médicaments psychotropes. Le travail a pu être repris en mettant d’abord l’accent sur l’amour premier du patient pour son objet défaillant. Il n’en reste pas moins que le risque suicidaire ne peut être entièrement éliminé et que les meilleurs d’entre nous ont eu leur lot de suicides. Le risque, majeur dans les grandes mélancolies délirantes, est moindre et très difficile à évaluer dans les dépressions variées. Le mouvement dépressif tend toujours vers la mélancolie mais il peut être arrêté à divers niveaux qui sont à préciser par des observations cliniques.

Ce séminaire fondé sur la conception et la pratique de la psychanalyse et de la psychothérapie analytique avec Nicolas Abraham et Maria Torok est conçu en quatre sessions.

Chacune de ces sessions donnera lieu à des exposés, des discussions, des présentations de cas cliniques apportés par les participants et des études de textes. Après notre séminaire 2013 sur névroses et états-limites, ce troisième séminaire à Paris décline le travail du psychanalyste avec la mélancolie et les diverses formes de dépressions.

Programme

Vendredi 23 mai 2014

En matinée de 9h15 à 12h30
Élisabeth DARCHIS & Claude NACHIN
Panorama sur les dépressions : du deuil à la mélancolie

L’après-midi de 14h à 17h45
Élisabeth DARCHIS & Claude NACHIN :
La clinique des dépressions dans la familleDes dépressions variées

Samedi 24 mai 2014

En matinée de 9h15 à 12h30
Frédéric TORDO : Dépression-limite et dépression essentielle

L’après-midi de 14h à 17h45
Frédéric TORDO & Claude NACHIN : Mélancolie et créativité

Bibliographie

  • Abraham, N. & Torok, M. (1975-1998). Le verbier de l’homme aux loups, Paris, Flammarion.
  • Abraham, N. & Torok, M. (1978-1999). L’écorce et le noyau, Paris, Flammarion.
  • Darchis, É. (2005). Pérégrination du fantôme en périnatalité : un aspect du transgénérationnel, Le Divan familial n°15, Paris, In Press.
  • Darchis, É., Decherf, G., Knera, L. (2003). Souffrances dans la famille, Paris, In Press.
  • Nachin, C. (1993). Les fantômes de l’âme, Paris, L’Harmattan.
  • Nachin, C. (1989-1998). Le deuil d’amour, Paris, L’Harmattan.
  • Nachin, C. (dir) (2006). Psychanalyse, histoire, rêve et poésie, Paris, L’Harmattan.
  • Nachin, C. (2010). Freud, sa vie, son génie, ses limites, Paris, Bréal.
  • Rouchy, J.-C. (dir) (2001). La psychanalyse avec Nicolas Abraham et Maria Torok, Ramonville Sainte Agne, Èrès.
  • Tisseron, S. (dir) (1995). Le psychisme à l’épreuve des générations, Paris, Dunod.
  • Torok, M. (2002). Une vie avec la psychanalyse, Paris, Aubier.
  • Tordo, F. (2013). Les diverses formes de l’empathie dans le jeu vidéo en ligne, in Sujectivation et empathie dans les mondes numériques, Tisseron S.(Dir.), Paris, Dunod.