Œdipe et Antœdipe dans la famille

Comment (re)penser L’Œdipe et l’Antœdipe dans le travail avec les patients et les familles ?

Dans son ouvrage Œdipe n’est pas coupable, P. Bayard avance une thèse à l’encontre de la doxa freudienne qu’il propose de réinterroger. Ne serait-ce pas, en effet, l’adulte qui serait responsable des inversions de générations éventuelles (cf. Ferenczi, Confusion de langue entre les adultes et l’enfant) ? Ainsi, le premier « crime œdipien » ne serait aucunement celui d’Œdipe lui-même, mais bien celui de Laïos et Jocaste sacrifiant Œdipe à sa naissance. P. Bayard contribue ainsi à montrer que ce ne sont pas les parricide et matricide, mais bien l’infanticide qui est au centre de la « perversion œdipienne ».

Du côté de l’Antœdipe, PC. Racamier a démontré qu’il s’agissait non seulement d’un « Œdipe non résolu et non dépassé », mais d’un « Œdipe non advenu ».
Nous verrons ainsi ses liens avec l’indifférenciation, l’inceste et l’incestuel, la confusion, le fantasme-non fantasme. L’Œdipe est ici un écran de fumée. La transmission symbolique devient alors difficile dans le transgénérationnel, contrairement au fonctionnement dans l’intergénérationnel. Quid, dans une famille, d’un Antœdipe tempéré et nécessaire versus celui furieux comme défense contre l’Œdipe ?
Car c’est bien seulement quand est liquidé le transgénérationnel qu’on peut enfin parler d’Œdipe.