Histoire de l’association

Création et missions de l’association

L’Association Européenne Nicolas Abraham et Maria Torok a été fondée en janvier 1999 et déclarée le 2 avril 1999, environ un an après la mort de Maria Torok (mars 1998) et à l’approche du 25èmeanniversaire de la mort de Nicolas Abraham (décembre 1975). L’association s’est créée suite à un mouvement collectif et spontané des amis de Maria Torok, qui se sont réunis suite à son décès. Rapidement l’idée d’organiser un colloque en 2000 autour de l’œuvre de Maria Torok et de Nicolas Abraham, a mobilisé ce groupe convivial et motivé.

Des réunions préalables pour préparer le colloque, mais aussi pour réfléchir à la mise en place de groupes de travail et à l’intention de faire paraitre des publications dans un esprit associatif, ont débouché sur la création de notre association. Les rencontres préparatoires ont eu lieu dès 1998, comme celles du 22 octobre 1998 et du 10 décembre 1998.

L’Association Européenne Nicolas Abraham et Maria Torok s’est créée dans le but de promouvoir et de développer la pensée et l’œuvre psychanalytique de Nicolas Abraham (1919-1975) et Maria Torok (1925-1998). Tous deux psychanalystes français d’origine hongroise, ont été parmi les plus grands découvreurs de la seconde moitié du XXème siècle dans le champ de la psychanalyse. Ils ont renouvelé la métapsychologie avec une théorie de la symbolisation et de l’introjection, des clivages du Moi et des Fantômes transgénérationnels. Ils ont enrichi la clinique et transformé la cure psychanalytique de la névrose féminine, des deuils pathologiques, des secrets de famille et des influences transgénérationnelles.

Malgré la résistance des institutions psychanalytiques, leur œuvre a suscité l’intérêt de psychanalystes de toutes les écoles et a désormais un retentissement international. L’Association Européenne Nicolas Abraham et Maria Torok est une association scientifique qui contribue à la diffusion et au développement de leur œuvre.

La parution, en 1978, de « L’écorce et le noyau » (Flammarion), rassemblant des textes et essais de Nicolas Abraham et Maria Torok, rédigés entre 1959 et 1975 et publié après la mort de Nicolas Abraham (1975), permettait un accès aux écrits de nos auteurs, comme la parution deux ans avant, en 1976, de « Le verbier de l’homme aux loups » « édité et remarquablement préfacé par Jacques Derrida » dans sa collection Philosophie (Flammarion). Malgré ces publications, on parlait peu de Nicolas Abraham et Maria Torok en psychanalyse avant 2000. La figure de Nicolas Abraham avait été rejetée, notamment par la SPP, comme l’avait été Bion ou Winnicott en leur temps. Le caractère génial de son œuvre n’était pas compris : « C’était un cadavre dans le placard ! » disaient certains.

Des psychanalystes travailleront avec Maria Torok, comme René Major (Psychanalyste SPP et psychiatre franco-québécois qui exerce à Paris) ou Pierre Delaunay (Psychanalyste membre de l’École Freudienne et de la Fédération des Ateliers de Psychanalyse) mais ces échanges resteront discrets à l’époque. Nicolas Rand le compagnon de Maria Torok, écrira aussi avec elle (Questions à Freud, 1995, Flammarion).

Malgré les réactions de rejet des grandes institutions psychanalytiques, les livres de Nicolas Abraham et Maria Torok se vendront de plus en plus. De nos jours ils sont réédités en format poche et traduits en plusieurs langues.

Maintenant beaucoup de professionnels ont découvert les théories de Nicolas Abraham et Maria Torok et ces auteurs sont souvent cités de nos jours. Citons aussi le livre posthume de Maria Torok qui est important « Une Vie avec la Psychanalyse ». Mais les théories (notamment sur le deuil) sont loin d’être entendues partout et notre but est de transmettre cette connaissance à travers nos publications, mais aussi nos actions.

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